Cuisson excessive de la bête. Trop de sang dans la sauce. C'est de défaut de beaucoup de cuisinier aujourd'hui : trop de sang dans la sauce. Certains farfelus y ajoutent même des poils de barbe, ce qui est proprement indigeste, pour tout dire inavalable.

Sonia, Vanessa, Ludo, Grégory... des adolescents comme tant d'autres avec leurs petits tracas quotidiens. Vanessa est anorexique, Wil veut gagner de l'argent en faisant payer les baisers de Miriam quitte à  la forcer un peu... Ludo, lui, décide de fuguer ; tous alors concentrent leurs pensées sur lui et essayent de comprendre.

Il fut un temps pas si lointain ou le philosophe était le roi du roi ; aujourd'hui son portrait sert de cible sur les champs de foire et ce sont les meneurs de la comédie audio-visuel qui servent de référents. En quelques tableaux, une société déglinguée montre ses atours les plus futiles sous la plume implacable de JM Piemme. Même si à  ce ballet de faux-semblants et de violence latente, répond un reste d'humanité chez ceux que pourtant la vie n'a pas épargnés.

A travers ce monologue, ou plutôt ce dialogue à  sens unique entre une femme écorchée - volcanique dira-t-il - et un homme qu'elle considère comme son amant, les mots vont vers le sexe... mais le cri sous-jacent, au-delà  des masques et des façades clame la mort lente de ceux qui sont en manque d'amour.

Une femme, un homme. Au cœur, la sensualité du tango. Dans la tête, l'ivresse des voyages immobiles. On ne saura pas exactement ce qu'ils sont, ni qui ils sont. Car, une fois de plus, le tourniquet des identités active ses mystères en riant. Le désir circule par des voies obliques. Pourtant, dans le détour des vies inventées, on apercevra peut-être des visages d'aujourd'hui...

La mort veut emporter Adméte. Alceste, sa femme, accepte de mourir à  sa place. Mais l'Envoyé de la mort ne l'entends pas de cette oreille. Heureusement, Hercule veille au grain...Cette réécriture d'une antique histoire pourrait bien entrouvrir le rideau d'une fable moderne sur les pouvoirs du théâtre.

Dans un café populaire par une après midi orageuse, trois comédiens font apparaître et disparaître une série de personnages qui vont se surprendre, se jeter l'un sur l'autre, s'aimer se taper dessus et adresser au public des bouts de leur histoire. le temps d'exister un peu, d'essayer de gagner quelque chose, de convaincre quelqu'un... Bref, le temps d'un instant de théâtre.

Elle est ce qu'on appelle communément quelqu'un de bien, de très bien. On dit d'elle qu'elle électrise son monde. Souriante, bagarreuse, agitée, parfois secouée comme la cerise dans le shaker de la vie, elle semble résister à  tous les vents. Pourtant, elle porte en elle une histoire personnelle qui la rend unique, une histoire ou s'entrecroisent les souvenir de son enfance en Afrique, de ses parents qu'elle ne comprend pas toujours, de sa Mère qui se meurt trop tôt.

Un bar de luxe florissant. A l'abri des clients, on y prépare une fête d'anniversaire pour Papa, ex-patron aujourd'hui infirme après un accident qui lui a fait perdre une bonne partie de ses moyens. Une belle occasion de brosser à  travers le fouillis des bleus au cœur de chacun, un portrait d'une société singulière. Eva a les cheveux verts et veut la lune ; Jerry va la lu offrir... sous une forme pour le moins inattendue. Tom débarque sous un jour que la famille ignorait. Lou est rationnel et noir…

Muhammmad Ali, fascination de toujours, avait poussé Toni sur le ring en professionnel. Il croyait à  son étoile de champion. Olga était à  ses côtés. Olga vivait avec lui, cessait de vivre avec lui, revenait, repartait... Toni s'est suicidé un soir de février. Une semaine après sa disparition Olga a quitté l'Europe pour le Nouveau-Mexique. Je n'ai jamais eu de ses nouvelles. J'écris ceci trente ans plus tard en négation du temps qui passe. Les paroles d'amour atteignent toujours ceux qui les attendent.

Il est vendeur d'encyclopédies, elle est actrice. Il a une quarantaine d'années, elle, vingt-cinq tout au plus. Il parle. Beaucoup. Elle se tait. Souvent. Il lui raconte Nicole, Simone et les autres, Dimitri et Saigon, Beyrouth et Tricart, l'Histoire, ses histoires, des blagues aussi. L'homme à  l'œil ensanglanté. Elle, au revers de sa veste, un badge de Lénine.

Un chien cherche un maître d'adoption et jette son dévolu sur Roger, portier désabusé d'un grand hôtel. Roger vit tout seul dans sa caravane depuis que les services sociaux lui ont retiré la garde de sa fille. L'animal à  lunette noires, à  la fois rusé et mythomane, prend plaisir à  jour les fauteurs de troubles et à  provoquer le porter pour le réveiller de sa torpeur. Mordre pour mieux éveiller les consciences, voici donc le leitmotiv de ce duo clownesque et bancal fonctionnant dans une inversion totale des rôles.

Les ados mettent en scène leur première montée des marches au Festival de Cannes. Mais tout ce cinéma cache parfois leurs fêlures et leurs craintes. Un passage vers un nouvel âge.

On liquide, on solde. Fini le temps du reclassement via les services de l'emploi ou autres organismes parastataux. Du moins pour ceux qui présentent un profil "difficile", voire pratiquement désespéré : les vieux trop chers et physiquement limité, les jeunes trop inexpérimentés et forcément moins motivés, les femmes qui pourraient encore enfanter...
Reste le système D, le marché public de l'offre et de la demande, bref, l'organisation de soldes pour liquider les stocks !
Car en ce temps ou le mot "crise" est sur toutes les lèvres, qui…

La journaliste Sonia Granger vent réaliser un reportage sur le nouveau Prix Nobel de biologie. Une guerre civile récente laboure encore les mémoires. Les souvenirs d'inhumanité ne s'efface pas aisément. Bientôt la vérité se lève, coupante, comme un rasoir. Des hommes et des femmes balancent entre vengeance et pardon dans une forme de théâtre-récit ou se rejoignent hier et aujourd'hui.

Lors d'une guère civile, les intérêts d'un participant ne coïncide pas forcément avec les intérêts du groupe en lutte. Une déchirure se creuse dans la bonne conscience. Chacun considère son propre intérêt comme le plus vital au monde et il arrive que traîtrise et fidélité soient une seule et même chose.

Inspiré de Plutarque et de Shakespeare, ce troisième volet continue de creuser le thème de la guerre civile. Autour des figures mythiques de Jules César, d'Antoine et de Cléopâtre se rejouent les rapports troublés de la barbarie e de la civilisation.

Avec l'écriture de fiction, j'ai retrouvé ce qui m'avait séduit dans le théâtre dès le début de mon adolescence : la dimension du dépaysement, du déplacement, du transport mental. A l'époque, je ne disposais pas des outils nécessaires, pour qualifier la situation que je vivais. J'étais immobile. Atone. Incapable de donner une cause à  cette immobilité et à  cette atonie, je la vivais comme une condition naturelle porteuse d'un malaise incompréhensible. Je peux dire aujourd'hui que le théâtre m'a intéressé parce qu'il n'était pas le prolongement de ma vie. Parce…

Un tailleur vient réclamer le paiement d'un costume commandé par Dieu. De fil en aiguille, il devient le tailleur officiel e l'entreprise divine. Mais les affaires du Seigneur sont-elles au-dessus de tout soupçon ?

Au petit matin, une femme de ménage et un cadre supérieure font connaissance dans les bureaux de leur entreprise. Tout semble les opposer : l'une rêve de réincarnation, l'autre de management by wandering around. Une macabre découverte mettra fin à  leurs échanges.

La pâtisserie Charlemagne a connu des beaux jours lorsque le père était aux commandes et dirigeait l'entreprise d'une main à la fois poétique et ferme. A ce père !

Ses trois filles, Mina, Flo et Lili, ont pris le relais avec enthousiasme. Mais le temps a passé, les clients se sont clairsemés : la tradition et la qualité "fait main" n'avaient plus la cote. À contrecœur, elles ont dû vendre les murs de la maison ancestrale puis cesser leurs activités.

Aujourd'hui, elles reviennent sur le fil…

D'un côté, Momo, l'émigré du Sud intégré dans la gérance d'un petit salon-lavoir ; de l'autre, Ferdinand, fils de la blanche et lointaine Russie, cadre désintégré et sans domicile fixe. Entre ces deux exilés, un pantalon usé ; puis un dialogue qui, petit à  petit, se tisse entre leurs vies rapiécées... Une histoire ou la roublardise teint lieu de boussole, et ou la tactique le dispute à  la dialectique. Mais aussi un duel qui emprunte à  l'art de la tauromachie son sens de l'esquive, ses banderilles, son goût des paillettes…

Est ce Max qui invente la vie de Julia ? ou Julia qui invente la vie de Max ? A moins que ce soit Gloria qui invente celles de Julia et de Max... Personne ne sait mais peu importe. Notre besoin d'illusion est ce que nous avons de plus beau ; il fait de nous des équilibristes. ainsi, nous surchargeons d'une vie rêvée les êtres que nous croisons.

Léa flotte tant bien que mal sur les vagues de sa vie. Elle exige du monde une existence qui la remplisse. Elle va de rencontre en rencontre et cherche désespérément l'homme décisif. Entre vie rêvée et rêve éveillé, elle tente d'assouvir la faim et la soir d'amour qui est en elle.