Je peux donc avoir encore vingt-cinq ans... et des milliards de choses à  dire, aussi. Tout à  coup ça me vient... tout à  coups, j'ai la prétention de dire des choses qui pourraient peut-être ne pas concerner que moi comme ça... A la manière occidentale. Par Exemple, je dis : Nous. Nous qui avons vingt-cinq ans.

Décidément nous ne serons pas des héros...Oui je vais continuer d'être un bon garçon...Et mes petites mains sans doute pourront se rendre utiles ma petite tête c'est pas garanti...Non sans rire si je pouvais j'enverrais tout valser moi dès maintenant...J'épargnerais quelques animaux tout de même un petit bout de nature en espérant que tout se reconstruise un jour peut-être. Différemment...Oui : le règne des insectes, qui sait ça vaudrait mieux que maintenant...Dans un ou deux siècles, dans dix mille ans...

Un couple rentre chez lui, s'embrasse, se déshabille, s'enlace, s'arrose d'essence, s'immole par le feu. Comme par magie, comme si ça n'était pas vrai, ils, "lui et Elle" se relèvent... Pas pour nous raconter ce qu'il y a après la mort, non, mais pour nous dire ce qu'il y avait avant : comment c'était quand ils étaient vivants... En gros, il ont la trentaine et ça se passe maintenant...

Ou est passé notre état second, notre vertige effrayé de chasseurs de mammouths shootés à  l'ergot de seigle ?
Ou est passée notre peur des fauves, et le courage, et la folie de leur tenir tête ?
Ou est passée notre peur des fauves, et le courage et la folie de leur tenir tête ?
Sûr que nous avons encore des gènes de tueurs, de tueurs cannibales, des gènes de peur et des gènes sans peur...

Et si quelqu'un cent ans après ma mort devait regarder le réel et le ciel et la vie pour moi ? alors je voudrais des images de caniveaux et de chiens et de murs et de n'importe qui et de n'importe quoi car je saurai que c'est la vérité, et goûter au futur que l'on verra sans moi : ce serait contempler la lumière du plus ordinaire des jours, où se loge la vérité qui se passe de commentaires, la brute, la vierge, l'intouchée, celle que tout le monde touche.

"A la compagne ou à  la ville, à  Versailles à  Saint-Denis, dans le XVIe, le XIXe : je suis en France, quand je mange des sushis rue du Faubourg-du-temple avec la télé japonaise sur écran plasma, je suis en France en mangeant une pizza casher avenue Gambetta, je suis en France chez l'épicier algérien, le cordonnier chinois, le taxiphone indien... je l'apprend tous les jours la France, dans les mots étrangers que j'entends, dans le souclurs les odeurs les accents..."

Qu'est-ce qu'être français aujourd'hui ? Et qu'est-ce…

À partir de recherches sociologiques mais aussi d'un corpus littéraire et poétique, Ronan Chéneau met à plat les contresens, les tabous et les idées reçues sur un concept désormais utile pour repenser le droit à la non -discrimination, à la non-assignation, celui du genre. La parole s'ouvre, la sensibilité et les parcours de vie se disent afin de comprendre les carcans quotidiens, les "normes" apprises et inconscientes, mais aussi célébrer la beauté des diversités, dégenrer pour être libre ensemble.

À partir de l'histoire de Djamil Mohamed, Ronan Chéneau dresse le portrait d'un jeune homme issu d'une famille comorienne, qui a dû trouver la force de dépasser ses difficultés scolaires, sa condition sociale et sa couleur de peau pour devenir l'acteur qu'il est aujourd'hui.

Dans À la barre, le théâtre s'invite au tribunal, il s'approprie les codes de la justice et de ses audiences au quotidien. Inspirés d'affaires réelles, les échanges entre magistrats, accusés, victimes et avocats abordent la complexité des métiers de justices face aux situations exposées, aux faits allégués, aux actes et aux souffrances cachés, passés, bien souvent difficiles à établir, à exprimer.