Antonin Artaud - L'Incandescent perpetuel

Lectures mimétiques, militantes, vociférantes, académiques, exotiques ou déviante (occultes, magique, ésotériques, ethnopoétiques, marxistes, révolutionnaires...) pendant près de sept décennies, témoins, disciples, critiques puis exégètes d'Antonin Artaud ont multiplié les gloses sur son œuvre.

Rendre compte de cette diversité est sans doute une têche déraisonnable. Dire d'Artaud qu'il défie les essais d'interprétation est un aimable euphémisme. Hors norme, la fore explosive de ses écrits inqiète la notion même du commentaire qui, les approchant avoue sa futilité.

Pourtant, au fil du temps les propos les plus variés se sont succédé, construisant peu à peu ce qu'on appelle ici le roman critique d'Artaud, le Mômo. C'est aux réitz qui le construisent, au crédit qu'il revendiquent, à la valeur qu'on leur accorde, que nous nous attachons, faisant place non seulement aux mise en mots reconnues et valisées, mais aussi à celles ui ont été évincés, dénigrées, refusées. Les exclus rejoignent en ces pages les inclus.

Outre donc ses contemporain (Adamov, Bataille, Blanchot, Barrault ou Vilar), ce sont entre autres les brechtiens, Dort et Barthes, les dramaturges Arraban, Ionesco, Vauthier et Vinaver, le lettriste Isou, l'ultra-lettriste Dufrêne, le poète sonoer Heidsiek, les situationnistes Debord et Vaneigem, les telquelien Sollers, les poètes Prigent et Verheggen, les philosophes Deleuze et Guattari, Foucault et Derrida, ou encore le pataphysicien Baudrillard préférent Jarry au Mômo, qui forment la matire de ce roman. On le verra, depuis soicante-dix ans, Artaut est tout à la fois l'objet de détournements simplistes, de captations audacieuses, d'expérimentations théoriques et brillantes, de proses attentives, d'allégeances verbeuses.