Les lieux ont-il une mémoire ? Vincent Bady répond par l'affirmative et parcourt l'histoire tourmentée du camp de Rivesaltes. Ce camp militaire des Pyrénées-Orientales a connu plusieurs catégories de prisonniers dans une chronologie presque ironique si elle n'était pas si terrible.
Dans un bal des spectres mis en musique par une journaliste prompte à toujours poser la question suivante à un préfet protecteur de l'image de l'État, l'auteur les convoque tous : républicains espagnols de la retirada, juifs avant leur déportation, prisonnier de guerre allemands, partisans de l'Algérie indépendante, harkis en transit, jusqu'à des sans-papiers en rétention administrative...
À partir de documents d'archives, d'objet du quotidien de tous des passants de l'Histoire, mais également d'éléments fictionnels, l'auteur invente une matière théâtrale poétique et politique potentiellement portée par deux acteurs ou par une multitude en écho à tous ces fantômes anciens ou plus récents qu'ion n'ont pas fini de hanter notre République.