Quelque part, sou une stèle plantée parmi les oliviers, au fond d'une fosse commune comme il en existe des centaines d'autres, héritage de la période noire du franquisme qui s'est abattue sur l'Espagne, gît le corps du pianiste, compositeur, peintre, dramaturge, mais surtout d'un des plus grands poète du XXe siècle, Federico Gardia Lorca, né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros, fusillé au petit matin du 19 août 1936 à Viznar, un petit village prés de Grenade.
Grenade ou il a fait ses études de philosophie et de droit, ou il s'est lié d'amitié avec le grand compositeur Manuel de Falla. Grenade qui a vu naître en 1918 Impressions et Paysages don premier recueil en prose. Puis Madrit, où il a fréquenté Dali, Alberti, Buñuel, et ou allait triompher sa pièce de théâtre Mariana Pineda, en 1927, avant le succès de son recueil le plus connu, El Romancero Gitano
Puis ce fut le mal-être et le départ en 1929 pour New-York et Cuba, ou il est invité à donner des conférences. De son séjour tourmenté il tirera une œuvre novatrice et profonde : Poète à New-York. Mais c'est à son retour en Espagne l'année 1930, et tout en dirigeant le théâtre ambulant de La Barraca qu'il s'attelle à l'écriture de ses chefs-d'œuvre, Herma, Noces de sang, Dona Rosita la soltera, la Maison de Bernarda Alba.
Lorsque la guerre civile éclate en juillet 1936, à la veille de son départ pour le Mexique, il retourne à Grenade en ignorant qu'il va au-devant d'une fin atroce ; alors que ses bourreaux ignorent qu'on ne peut tuer le chant du poète que le supplice, la mort et le temps ne font qu'amplifier.