« Imaginez une guerre pensez Palestine, pensez Tchétchénie mais imaginez-la ici. Imaginez maintenant que c'est vous, l'autre. L'autre : celui que l'on parque dans un camp, le malpropre, le sauvage, le pré moderne, le malhonnête, le toujours-saoul, le pas-fiable, le proche-de-la-nature, l'en-lien-avec-le-sacré, lui là , dont le temps est différent. Après les massacres, les bombardements et l'errance, les Métis, guidés par le Roué Dadagobert, sont autorisés à s'installer sur des terres sous la juridiction du maire Blackburn. Mais ce n'est là que le squelettique référent d'un récit théâtral qui puise sa forme et sa force à même l'épopée antique et la chanson de geste pour raconter la vie de J'il, fils du roué, héros dont les épreuves et exploits sont mis en langage avec l'émerveillement terrible des grands récits d'avant l'Histoire. Ici tout comme en Europe ou ses pièces, en particulier Celle-là , Cendres de cailloux et Le Chant du Dire-Dire, sont très fréquemment produites, Daniel Danis s'est imposé par sa dramaturgie ou le récit s'arroge le temps présent du dialogue et son approche singulière d'enjeux humains profonds en particulier la question de l'Exclu. Nourri par l'accablante vérité des rêves et les énigmes qui bruissent au cœur du sacré, son théâtre nous fait entendre ce qui s'évanouit dès que s'en empare un langage. » (Paul Lefebvre)